Tulipe et tulipomania dans la peinture
| Libellés : Peinture | Posted On mardi 3 mai 2011
La tulipe une fleur de folie…
A l’origine, la tulipe ”lali” en turc est venue de Perse. Elle était l’emblème des sultans de haute-lignée. Le commerce de cette fleur est jalousement interdit, mais au XVIème siècle, Constantinople devient le carrefour du commerce et les étrangers découvrent cette fleur si secrète. Dans les années 1560, Conrad Gesner puis Clusisus, préfet des jardins impériaux de Vienne réussissent à se procurer des bulbes.
La tulipe devient la fleur officielle de la cour de Louis XIV, les dames d’honneur se plaisent à décorer leur décolleté de quelques tulipes, en signe de richesse. La fleur fait l’objet de la création d’une multitude de nouvelles variétés toutes plus belles et plus rares les unes que les autres. De nombreux peintres se passionnent pour cette fleur et la représentent dans leurs tableaux.
Abraham Mignon, Fleurs dans une carafe de cristal avec une branche de pois et un escargot
Jan Brueghel, Bouquet de fleurs
Ambrosius Bosshaert, Bouquet de fleurs avec coquillages
Marell Jacob Frankental, Composition florale à la tulipe
La tulipomania
Au XVIIème siècle, les Hollandais dépensent des sommes folles pour acheter les précieux bulbes , ce qui ne manque pas t’attiser la convoitise de quelques commerçants avides de gros profits. Un vent de folie souffle alors sur le commerce de la tulipe. Les bulbes, en quelques années, deviennent une marchandise qui se négocie à prix d’or. Mais subitement, la frénésie s’effondre. Des fortunes colossales se trouvent englouties à jamais. La spéculation s’arrête d’elle-même. Le retour à la normale permet à la tulipe de se démocratiser. La tulipomania apparaît donc comme une menace économique mais aussi comme une folie qui doit nécessairement aboutir à une catastrophe. La peinture s’empare de cet évènement et donnera lieu à des tableaux d’une grande originalité.
Hendrik Pot, Le char de Flore 1637
Le tableau est une condamnation de la tulipomania et dénonce les dangers générés par cette passion. Flora habillée en courtisane, serre dans ses mains les différentes variétés de tulipes parmi les plus recherchées.
Un exemple d’affiche satirique sur la tulipomania:
Pamphlet sur la tulipomania 1637
Semper Augustus
La semper Augustus était la tulipe la plus chère. Son prix atteignit jusqu’à cinq mille florins, un prix équivalent à la valeur d’un immeuble bourgeois de l’époque à Amsterdam. Le plus ancien des livres connus sur la tulipe énumère pas moins de 1588 noms de tulipes.
Vanités à la tulipe
De nombreux peintres de vanités se sont intéressés à la tulipe et sa symbolique (caducité de la vie et vanité du luxe.)
Jacob de Gheyn, Vanitas
Philippe De Champaigne, Vanité
Une anecdote
Le commerce de la tulipe était appelé le” windhandel”, c’est à dire le commerce du vent. Ce commerce avait généralement lieu dans de petites pièces en retrait dans les auberges, les tavernes et gargotes. Il était illégal mais personne n’ignorait son existence.
Un petit jeu
Saurez-vous retrouver la tulipe qui se cache dans ce tableau?
Pieter Paul Rubens, Les quatres philosophes 1611
Solution: La tulipe se trouve à côté du buste de Sénèque.
Enregistrer un commentaire