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La fraise dans la peinture

| Libellés : | Posted On vendredi 27 août 2010

Enigm-art La fraise dans tous ses états…



La fraise, pièce de lingerie blanche apparait vers 1550 dans le costume européen, influencé par la mode Espagnole. Selon les historiens du costume, la mode de ce col empesé viendrait de voyageurs qui l’auraient admiré au début du XVIème siècle, en Inde ou à Ceylan. Les grands cols de mousseline empesés à l’eau de riz, devaient protéger les vêtements des longs cheveux huilés des habitants de ces régions. Ce type d’empesage ramené au Pays-Bas aurait été adopté tout d’abord en Angleterre, pour faire ensuite école en Espagne puis dans le reste de l’Europe. La particularité de la fraise est d’être tout d’abord un discret ruché vers le milieu du XVIème siècle, pour finir en d’extravagantes proportions à la fin de celui-ci. Dès 1562 son ampleur est temporisée en Angleterre par un édit qui fixe sa largeur à quatre pouces. Le processus d’épanouissement de ce colifichet suit la même progression en France. Vers 1575, devant son extrême développement la fraise devient un accessoire indépendant dont les caricaturistes aiment se moquer. Ainsi Henri III n’hésite nullement en 1578 à porter une fraise de 15 lés de mousseline d’une largeur d'un demi-pied. La fraise subsiste encore au début du XVIIème siècle puis elle est abandonnée vers 1625 lorsqu’elle est condamnée par une loi somptuaire. Mais les interdits n’ont jamais arrêté une mode. En fait, la fraise atteinte de gigantisme meurt d’elle-même.
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Peter Paul Rubens, Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria, 1606

Peter Paul Rubens, Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria, 1606  



Frans Hals, Portrait de femme, 1622

Frans Hals, Portrait de femme, 1622



Franz Hals, Portrait de mariage d’Isaac Massa et de Beatrix van der Laen, 1622

Franz Hals, Portrait du mariage d’Isaac Massa et de Beatrix van der Laen, 1622



Peter Paul Rubens, La Marquise Maria Serra Pallavicini ou (Caterina Grimaldi), vers 1606

Peter Paul Rubens, La Marquise Maria Serra Pallavicini (ou Caterina Grimaldi), vers 1606 



Peter Paul Rubens, Pierre Paul Rubens avec Isabella Brant,  Peter Paul Rubens, Pierre Paul Rubens avec Isabella Brant, 1606




Peter Paul Rubens, Portrait d'une dame avec son nain, 1606

Peter Paul Rubens, Portrait d'une dame avec son nain, 1606



Portrait de François duc d’Alençon, 1572 Détail Portrait de François duc d’Alençon Détail Portrait de François duc d’Alençon

















Portrait de François duc d’Alençon, 1572



Sir Henry Unton, 1586

Anonyme, Sir Henry Unton, 1586



Sofonisba Anguissola, Autoportrait, 1600

Sofonisba Anguissola, Autoportrait, 1600



Anthony Van Dyck, Paola Adorno Marquise De Brignole Sale Anthony Van Dyck, Paola Adorno Marquise De Brignole Sale




Portrait de Henri III, 1578-1585 Portrait d'Henri III, 1578-1585

Henri III n’hésite nullement en 1578 à porter une fraise de 15 lés de mousseline d’une largeur d'un demi-pied.



 Caricature française d’un soldat espagnol (vers 1640) Caricature Française d’un soldat espagnol, vers 1640



Caricature sur l'usage des fraises, Gravure, vers 1595 Caricature sur l'usage des fraises gravure, vers 1595



 Evolution de la fraise au XVIème et XVIIème siècle 31972710 2480757024677391  31970937 (1) 

Une anecdote : Cette mode de la fraise sera tournée en dérision lors d'un charivari à la foire Saint Germain en février 1579 : des étudiants défileront, affublés de larges fraises en papier blanc, criant : « À la fraise on reconnaît le veau !  »





La fraise, un fruit…

La fraise, dans l’iconographie chrétienne symbolise l’Annonciation et l'incarnation du Christ, car c’est un fruit qui mûrit au printemps. Sa couleur rouge rappelle le sang et donc la passion du Christ. Les feuilles tripartites de la plante font allusion à la Trinité. Les petites fleurs blanches sont interprétées comme l’image de l’innocence et de humilité...une référence à la Vierge Marie.



Maître du Paradis, La Vierge aux fraisiers, vers 1425

Maître du Paradis, La Vierge aux fraisiers, vers 1425



Hans Baldung Grien, Sainte famille, 1514

Hans Baldung Grien, Sainte famille, 1514



Maître Bohème, Marie dans le jardin du paradis, 1410

Maître de Bohème, Marie dans le jardin du paradis, 1410



Le Maître du Jardin de Paradis, Jardin du paradis, XVème

Le Maître du Jardin du Paradis, Jardin du paradis, XVème



La fraise est le symbole du plaisir, de l’amour et de la volupté. Au XVIIIème siècle on nommait “fraise“ les tétons des femmes, ce qui entraina la locution “aller aux fraises” comme synonyme de flirter.





Blason du beau tétin (extrait)

Tétin refait, plus blanc qu'un œuf,

Tétin de satin blanc tout neuf, Toi qui fais honte à la rose,

Tétin plus beau que nulle chose,

Tétin dur, non pas tétin voire

Mais petite boule d'ivoire

Au milieu duquel est assise

Une fraise ou une cerise

Que nul ne voit, ne touche aussi,

Mais je gage qu'il en est ainsi.

Tétin donc au petit bout rouge,

Tétin qui jamais ne se bouge,

Soit pour venir, soit pour aller,

Soit pour courir, soit pour baller,

Tétin gauche, tétin mignon,

Toujours loin de son compagnon,

Tétin qui portes témoignage

Du demeurant du personnage,

Quand on te voit, il vient à maints

Une envie dedans les mains

De te tâter, de te tenir :

Mais il se faut bien contenir

D'en approcher, bon gré ma vie,

Car il viendrait une autre envie.

Ô tétin, ni grand ni petit,

Tétin mûr, tétin d'appétit,

Tétin qui nuit et jour criez « Mariez moi tôt, mariez ! »

Tétin qui t'enfles, et repousses

Ton gorgias de deux bons pouces :

A bon droit heureux on dira

Celui qui de lait t'emplira,

Faisant d'un tétin de pucelle,

Tétin de femme entière et belle.

Clément Marot (1496-1544), Épigrammes, 1535.



La couleur rouge de la fraise, son jus sucré, sa chair tendre ont fait qu' elle était au Moyen-Âge le symbole de la tentation. 

Jérome Bosch, jardin des délices, 1503-1504 Jérôme Bosch, jardin des délices, 1503-1504



Maître de Danzica, Ne pas commettre d'actes impurs sixième commandement, 1490 

Maître de Danzica, Ne pas commettre d'actes impurs sixième commandement, 1490



 La fraise fruit éphémère et fragile…

La fraise est un fruit éphémère et fragile qui ne se conserve pas longtemps. La présence des fraises dans les natures mortes nous disent de se méfier des plaisirs éphémères et de la tentation facile.


Georg Flegel, Nature morte avec perroquet

Georg Flegel, Nature morte avec perroquet



Georg Flegel, Nature morte Georg Flegel, Nature morte



Beert, nature morte avec cerises et fraises Beert, Nature morte avec cerises et fraises 





Un petit jeu :  Saurez-vous trouver l’intrus qui n’appartient pas au “Jardin des délices” de Bosch ?

Jérome Bosch, jardin des délices, 1503-1505 Georg Flegel, Nature morte avec perroquet-1Jérome Bosch, jardin des délices, 1503-1506 Jérome Bosch, jardin des délices, 1503-1509 



Jérome Bosch, jardin des délices, 1503-1504 





Solution : Détail n° 2
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