Le Caravage, corps et ombres féminins
| Libellés : Peinture | Posted On mardi 29 mai 2012
Le Caravage et les femmes…ou corps et ombres féminins
Le Caravage a peint presque exclusivement des corps masculins et l’on ne connait pas à ce jour de représentations de femmes nues. Les seules femmes qui apparaissent dans sa peinture sont des Madones et des saintes. Il existe un seul portrait de femme, celui d’une courtisane.
Il faut savoir que Le Caravage choisissait des femmes parmi le peuple et plus particulièrement des prostituées pour servir de modèle à ses tableaux religieux. Ce qui fit scandale car les pouvoirs religieux toléraient difficilement que l’on puisse se servir d’une prostituée pour représenter la Vierge ou une sainte. L’œuvre du Caravage laisse laisse rarement indifférent et mérite donc qu’on s’y attarde . Le musée Fabre à Montpellier et Le musée des Augustins à Toulouse présentent une superbe exposition “Corps et ombres : Caravage et caravagisme européen”.
On dit que Le Caravage est le peintre du désir mais lorsqu’il représente des femmes rien de tout cela ne transparait. Ces modèles sont peut-être des prostitués mais elles deviennent sous son pinceau des Vierges et des saintes classiques. La transgression n’est-elle pas dans le fait que Le Caravage élève les femmes du peuple au rang de Madone.
Le Caravage, La conversion de Marie -Madeleine
Le Caravage, Marie-Madeleine repentie
La Madeleine repentie est vue non comme une courtisane, mais comme une femme du peuple seule avec sa souffrance dans une pauvre chambre dépouillée. Le Caravage restera fidèle jusqu’à la fin de ses jours à son attachement pour les aspects humbles de la vie quotidienne
Le Caravage, St Catherine
Le Caravage, Salomé avec la tête de St Jean-Baptiste
Le Caravage, La diseuse de bonne aventure
Le Caravage, St famille avec St Jean-Baptiste
Le Caravage, Judith et Holopherne
Le Caravage, Portrait d’une courtisane
Ce superbe portrait représente une courtisane tenant entre ses doigts un brin de jasmin. Peut-être une référence à la Vierge Marie puisque la fleur est de symbole divin dans l’iconographie chrétienne. Dans le tableau “la conversion de Marie-Madeleine”, la jeune femme, prostituée aussi, tient également un brin de jasmin. Toujours cette même transgression : une prostituée élevée au rang de divinité.
Prochainement des articles sur les premiers suiveurs du Caravage : Gentileschi et Manfredi
D’autres articles à consulter : le trompe l’œil dans la peinture
De très beaux tableaux !